Comme je suis de passage sur le forum, j'en profite pour réagir un peu ailleurs, vous m'en excuserez
Sashy a écrit :
Pourtant le système employé par les Japonais ne devrait pas fonctionner ici puisque les publics ne sont de toute façon pas cloisonés comme là-bas.
Faire la distinction avec les seinen qui sont peut-etre pour la plupart destinés à un public plus avertis a une utilité. Mais quelle interet de savoir qu'une série comme vidéo girl ai est a la base destiné à un public masculin alors que fruits basket est pour les filles? Il s'agit de romances dans les 2 cas. Et qui pourait dire à la lecture que banana fish ou Princesse Kaguya sont des shojo?
Le cloisonnement des publics en france, ce n'était peut être (surement) pas une réalité il y a 10 ans, voire 5 ans, mais ça l'est assurément aujourd'hui
; il suffit pour s'en persuader de voir les collections très ciblées de bcp de mangaphiles où une dominante d'un genre se dégage souvent très largement par rapport à un autre, par le fait de voir bcp de fans exclusifs shonen totalement réfractaires aux shojo (sans souvent connaître ces derniers d'ailleurs, juste parce que c'est "pour filles") et de filles qui achètent 80% de shojo, et puis par le fait que la plupart des éditeurs depuis deux ans ont repensé leur titres en les catégorisant par genre racoleurs "shojo", "shonen" "seinen" pour attirer un public spécifique (même si ce dit public, ne sait pas vraiment ce que ça recouvre, l'important est que le public est devenu moins ouvert et recherche ce qu'il croit qu'il va aimer, mais je ne rentrerais pas plus avant dans la psychologie qui sous-tend ce comportement arbitraire)
Et puis pour reprendre l'exemple "VGA" VS "fruits basket", ce sont peut être de la romance lycéenne, mais leur traitement est totalement différent (pour VGA par exemple, point de vue masculin de la situation, et climax sexuel sous-jacent (=fan service) ) et surtout les codes (graphiques ou narratifs) qui les construisent, appartiennent fondamentalement à des écoles de pensée différentes, qui sont les résultantes d'évolutions parallèles, facilement dissociables, et qui se sont dissociées depuis 30 ans. En gros, chacune de ces oeuvres est traitée, à maints égards, pour plaire au mieux, au maximum (et pas seulement "un peu") à un public cible.
Pour moi, du premier coup d'oeil, c'est une évidence que VGA est un shônen et que fruits basket est un shôjo, et les rentrer tous les deux dans une catégorie "romance" serait moins représentatif (pour moi) de ce qu'ils sont fondamentalement, même si les termes shonen/shojo sont des termes fourre-tout. (En passant, et même si je suis un garçon, je préfère fruits basket à VGA, même si j'aime bien ce dernier aussi
)
Je précise que je ne suis pas un fan hardcore du japon, mais juste un rigoriste peut être sur ce point : si l'on veut employer ces termes japonais, il ne faut pas y mettre ce que l'on voudrait y mettre dans notre "pseudo monde idéal" où on verrait bien ça là et ça ici (règne d'un arbitraire, inféodé à une sensibilité personnelle ou à une méconnaissance/ une incomplétude de ce qui est sorti dans le domaine) mais bien revenir à la base de la publication, ou de toute façon 80% des titres y sont facilement identifiables pour un oeil un peu exercé.
Il faut savoir, pour finir, qu'au Japon, les shônen (leurs plus grands succès) se sont toujours retrouvés, et peuvent se classer, en 3 grandes catégories : aventure/action, sport et comédie romantique (voire les enquêtes policières aussi), et il est certain que les comédie romantiques made in shônen n'ont pas grand chose à voir avec les comédies romantiques made in shôjo, c'est une évidence (tout comme un shôjo d'aventure est facilement différenciable à plusieurs égards (et sauf rare exception) d'un shônen d'aventure)
Qu'on le veuille ou non (mais c'est peu vrai pour les seinen, qui sont plus "libres"), les shônen et les shôjo sont très formatés pour la plupart d'entre eux (ce qui ne veut pas dire, bien entendu, qu'ils soient tous à jeter), c'est pourquoi aussi, en terme de sensibilité, de centres d'intérêt, de vision des choses etc..., je trouve qu'il est paradoxalement plus aisé de comprendre les goûts (et d'autres choses) d'une personne en laissant ces termes généralistes, plutôt qu'en redéfinissant des termes plus communs et ciblés, qui auront finalement moins d'impact et moins de "représentativité" sur un oeil extérieur (sans compter qu'ils peuvent être tout aussi (même plus) arbitraires de les définir suivant les personnes qui les définissent)
Et puis personnellement, je n'achète pas un titre parce que c'est de l'aventure, de la baston ou de la romance, voire de l'humour, je dirais même que je m'en "contrefous", j'achète un titre parce que l'histoire et/ou les personnages, et/ou l'univers/le background, et/ou le graphisme, et/ou la narration/mise en scène/découpage, et/ou l'originalité, et/ou le traitement psychologique des personnages me plaisent, et tout cela mis bout à bout conduit à comprendre (par des chemins détournés certes) pourquoi finalement j'aurais plus de ce genre ci que de ce genre là dans ma collection, et par genre j'entends évidemment le genre de le publication japonaise que le genre commun, qui ne veut pas dire grand chose de plus et me paraît encore une fois aussi (et plus) réducteur pris seul (pour que ça marche il faudrait un mix de 3 ou 4 genres par titre
)