RAVACHOL :
Perso, pas besoin d'éditer ton post, surtout que Misato t'as répondu, cela serait incohérent. De plus, tu cites des généralités et personnellement, je ne me sens pas trop visé et encore moins "attaqué". En plus, tu restes courtois donc bon...
En tous cas, je trouve, là encore personnellement, que tu t"imposes toi-même de multiples barrières et que tu essai de les justifier toutes. De plus, tu n'arrêtes pas de parler d'apriori mais jusques là, tu ne sembles pas avoir lu où jeter un oeil sur ma BD. Il m'est donc difficile de te répondre concrètement sur un terrain commun vu le décalage de nos expériences (l'un à crée le bouquin, mais l'autre ne l'à pas lu).
Donc en gros, ne te force pas à te justifier, je ne t'en voudrais pas pour ça. Inutile aussi de me prendre comme porte drapeau d'un genre que tu n'aimes pas non plu, ce rôle ne m'intéresse pas non plus.
Pour répondre ensuite à tes points :
1-Perso, je suis très content de bosser chez Soleil. Ils ne m'ont jamais rien imposée et m'ont même parfois encouragé à aller plus loin dans mes trips introspectifs ! Sur 5 albums, ils ne m'ont demandés de ne changer qu'une seule case et un visage. Et ils avaient raison, c'était très moche ce que j'avais fais.
Ensuite, je te rassure sur un point, ma série aura une fin avec un troisième et ultime tome que je suis en train de faire.
De plus, si tu as peur que ma BD soit machiste, rassure toi là encore, certains de mes lecteurs et lectrices pensent depuis des années que je suis une femme ! En effet, on à même dit qu'il était impossible pour un mec de créer des personnages féminins comme je le fais ! Alors oui , mes héroïnes sont peut-être des fantasmes de mecs au niveau formelle, mais crois-moi, elles ont toutes une psychologie ultra fouillée qui fait que certains dialogues tournent à la séance de psychanalyse ! Les lecteurs du Miroir des Alices savent de quoi je parle.
En tous cas, tu abordes un sujet intéressant : les apparences !
En Occident, cataloguer une oeuvre est une chose aisée, rassurante, mais réductrice ! Une œuvre d'héroïc fantasy doit-elle être forcément synonyme d'action décérébrée ? Une œuvre intellectuelle est-elle forcément synonime d'élitisme ennuyeux ? Dans ce cas, est-il possible de croiser ses différents univers en tout cohérent qui soit à la fois intelligent et fun à lire ?
Ma réponse est oui !
Le manga le prouve depuis des années avec des oeuvres qui mélangent SF à gros robot et introspection freudienne (Evangelion) contemplation zen et suspense fantastique (Lain), humour trash et chronique sociale (GTO) et j'en passe !
Bref, comment toucher les lecteurs intéressés par l'aspect fantaisie d'une oeuvre, où l'aspect introspective d'une autre ? Doit-on forcément renoncer à l'un pour l'autre ?...
Non.
Mais alors comment communiquer sur les aspects pluriels d'une oeuvre ?
Voilà la vraie question...
2- Encore une fois, tu te justifie par rapport à un à priori. Prends donc mon livre et juge sur pièce bon sang ^0^!
Je te cites ensuite MA vision ce ce qu'est une reconstitution historique, tirée d'une de mes interviews pour Bédéthèque (
http://bdtheque.com/interview-kara-103.html ):
"
Encore un autre défi : recréer une Jérusalem qui soit à la fois très fidèle aux dernières reconstitutions archéologiques, mais aussi possédant des décors complètement imaginaires et spectaculaires les mieux intégrés possible au contexte historique.
J’ai pour cela utilisé deux types de documentations : des livres historiques, des reportages avec reconstitutions en images de synthèse, et aussi des films hollywoodiens tels que Ben Hur. Pour ce dernier, bien qu’il soit un grand classique du cinéma, on peut dire que la reconstitution du Temple d’Hérode ou encore de la forteresse d’Antonia est totalement fantaisiste ! Mais tellement classe en même temps. C’est cet équilibre entre documentation et fantaisie que j’ai recherché à travers mes diverses reconstitutions.
Par exemple, j’ai redessiné le Temple d’Hérode le plus fidèlement possible pour son aspect extérieur. Je l’ai même éclairé selon sa position par rapport à la course du Soleil ! Par contre, pour les salles en intérieur, j’ai utilisé mon imagination. En effet, selon les reconstitutions que j’ai pu voir, l’ensemble n’était constitué dans l’ensemble que de longues et monotones enfilades de salles voûtées. Pas très « cinématographique » en somme. J’ai donc juste repris la forme (probable) des chapiteaux de leurs colonnes et inséré le tout dans un ensemble certes fantaisiste, mais que j’espère « plausible et cohérent » avec l’architecture de l’époque.
La même méthode a été appliquée pour la ville. Les toits de la plupart des bâtiments étaient (là encore en théorie) plutôt plats. J’ai donc garni ceux-ci de terrasses verdoyantes, plus graphiques mais là encore, architecturalements plausibles.
De plus, il faut aussi différencier les scènes réelles des scènes « oniriques », celles où durant certains dialogues ou monologues, l’imagination des protagonistes s’envole dans des visions architecturales totalement imaginaires et destinées à soutenir symboliquement leurs discours. On voit ainsi dans mon récit une reconstitution très imagée de La Tour de Babel.
En fait, j’ai appliqué à cette reconstitution d’un site antique la même recette que pour la création de mes décors du 20ème siècle. Nous en avions déjà parlé dans une précédente interview d’ailleurs. En résumé, dans les films de science fiction de la seconde moitié du 20ème siècle, on nous promettait qu’en l’an 2000, nous aurions des voitures volantes, des buildings de plusieurs kilomètres de haut, des pistolets à rayons laser, etc. L’an 2000 est déjà loin derrière nous et quid de tout cela ? Oui nous avons des téléphones portables dans nos poches et après ? Les villages plusieurs fois centenaires sont toujours là, on vit toujours comme au Moyen-âge dans certains pays du tiers monde où l’on utilise toujours la charrue et les bœufs pour les cultures, au Japon on croise des geishas traditionnelles dans des métros ultramodernes, et on creuse toujours les trous… avec des pelles !
Ainsi pour moi, une reconstitution d’époque (incluant les décors, costumes, atmosphères et lumières, voire parfois la façon de penser probable de l’époque), ne doit pas être forcément « homogène ». Trop d’homogénéité fait perdre de l’humanité au final. Oui, j’ai reconstitué Jérusalem parfois de façon très fidèle (autant que faire se peut), jusqu’à la forme des remparts proche du célèbre Mont Golgotha. Mais je me suis dit qu’à cette époque aussi, il devait y avoir des architectes un peu originaux, ou de simples passants un peu fantaisistes ne s’habillant pas forcément comme tout le monde. Transposons cette façon de voir dans n’importe quel film de SF récents comme Ghost in The Shell par exemple : on y croise des androïdes plus humains que les hommes déambulant dans un bon vieux marché aux fruits, entourés d’une cacophonie de buildings futuristes et de masures délabrées. Quel bordel ! Mais un bordel vivant, car humain !"
En gros hein ^0^
3-Bin question de goûts hein ^^;
Quant aux détails.... heu là non pas d'accord... justement On me dit parfois, voir souvent que j'en fais bcp trop !
Bref, si tu es "hermétique" à ma BD, bin tant pis hein...
En tous cas, voici quelques extraits de chroniques sur internet histoire d'éclairer ta lanterne :
http://www.bdgest.com/chronique-3518-BD ... salem.html
http://www.actuabd.com/Le-Bleu-du-Ciel- ... ara-Soleil
http://blog.vampirisme.com/vampire/?465 ... -jerusalem
MISATO :
Oui on me dit parfois préférer mes dessins NetB à mes dessins couleurs (mais on apprécie aussi mes couleurs selon les personnes ^^). Ferais-je un jour une BD en NetB ? Je ne sais pas mais tout est possible dans le futur. En tous cas, va sur ma gallerie perso (
www.karafactory.com) et tu verras peut-être quelques petites choses monochromes qui te plaieront ^^