
« Une bd sur le viagra ? c’est original ! » me direz-vous. Ah bande d’ignares, heureusement que j’aime votre fausse naïveté.
Non, les pilules bleues sont celle de la trithérapie et ce roman parle du HIV vécu au jour le jour.
Synopsys
L’histoire commence comme toutes les histoires : à 19 ans, Frank craque sur Cati, sans jamais vraiment oser l’aborder. Il la recroise dans la rue plusieurs années plus tard : elle est mariée et maman d’un petit garçon. Leur vraie rencontre se produira lors d’un réveillon, quand elle lui annonce qu’elle a divorcé. Ils se rapprocheront inexorablement l’un de l’autre et un jour, Cati lui annonce que elle et son fils sont séropositifs.
Ce que j’en pense
Cet album est d’abord une histoire d’amours : ceux que Frank « vit » (son amour pour Cati et son fils) et celui que Frank « voit » (l’amour de Cati pour son fils). Le HIV n’est qu’un invité omniprésent avec lequel il faut composer.
Il nous fait partager les incertitudes médicales, la crainte de la contamination contre-balancée par ce besoin d’amour charnel. Il nous explique son amour pour le fils de Cati et en même temps, il s’interroge sur ce que sera le futur de ce « malade » à vie. Il nous raconte la vie de Cati, la vie d’une mère qui vit avec le sentiment d’avoir contaminé son enfant, le sentiment de lui avoir donné la vie… et la mort. Et cette peur de contaminer l’autre, qui revient sans cesse.
Malgré tout ça, on les sent heureux.
Tout cela est servi par un dessin noir et blanc, net, précis, qui va droit à l’essentiel.
Bref, cette bande dessinée est un véritable coup de poing dans le ventre, à lire absolument.