y a quelques classiques que je n'aime pas mais y en a 1 que je ne peux vraiment pas encadrer : MONSTER
GROSSE GROSSE GROSSE DECEPTION !
Je l'ai senti poindre dés le volume 3 : la montagne a accouché d'une souris.
Un début d'excellente facture , presque parfait en fait (la scéne de la 1ere rencontre avec johan est vraiment de haut vol pour moi dans la mise en page et le montage .) avec des déclarations et un style tonitruant (j'avoue que la première fois où l'objectif initial de johan mis en rapport avec la scéne de l'orphelinat ont été dévoilé ..... eh bien je n'ai pas frémi de peur mais j'ai sifflé d'excitation . ) mais ensuite une sensation désagréable croissante
2 énormes faiblesses dans le manga
* le traitement
Il y a énormément à dire
Je crois en fait que ce qui me dérange le plus c'est une alternance entre le traitement symbolique et réaliste , l'auteur est un peu le cul entre deux chaises .
#d'un coté on a du polar hard boiled :typique la romance entre eva et remy ,le flic qui s'est arrêté de boire , la scéne finale de la petite ville de province , le type qui meurt en jouant le dur , la fille qui n'en cesse plus de descendre plus bas. C'est un code narratif qui se respecte et surlequel je n'ai rien à dire si ce n'est quand à ma conclusion de cette section.
En revanche il y a un vrai problème avec les thémes censés être réalistes et que j'ai trouvé de plus en plus superficiels (llorsque je me rappelle l'entousiasme délirant sur la profondeur de monster sur les docteurs marrons , la condition de vie des immigrés et la situation des pays de l'ex bloc communiste... quelle blague!) . Le film noir lorsqu'il explore un théme donne des élements forts auxquels se raccrocher : Un seul exemple l'excellent memories of murder multiplie en arriére plan les détails autour de l'enquête qui montre un pays en pleine mutation et qui en attendant est un vrai bordel coincé quelque part entre la campagne et le XX ème siécle.
#de l'autre on a quelque chose qui n'est autorisable qu'en fiction
on voit des foules de personnages passer dans les mêmes lieux à 2h ou 2 semaines d'intervalles comme un jeu de piste organisé par un go, se croiser entre eux , disparaitre , revenir , se trouver des tas de lien de parenté (pire que le caméléon qui pour le coup devennait de plus en plus une série comique ) , au point que ça deviendrait grotesque si ça n'était pas de la fiction .
# des personnages caricaturaux
qui ne sont excusables là encore que si l'on choisit le ton symbolique :
- les 2 pires dans le genre étant le type mécanique et le type qui n'arrête pas de sourire même lorsque quelque chose d'affreux arrrive . Il y en a d'autres à moindre échelle (le gentil héros qui refuse de se salir les mains au point là encore que c'est caricatural ... ça peut passer à la rigueur si le reste est béton . Et notemment si on reste dans le champ symbolique comme je m'en explique plus loin .Mais là....)
des passages comme le départ de johan dans les flammes lors de la scéne que vous savez .
-manicheisme insupportable
Tenma , le petit garçon et le docteur ressortent indubitablement blanc comme neige de ce qui est censé être un enfer , une épreuve insurmontable . D'autres n'ont pas grand chose à se reprocher (nina , steiner ,etc...). .Tenma main propre bat même des records de gentillesse il devrait obtenir un abonnement à l'usine Haribo du coin tellement il semble nourri aux fraises tagadas et aux marshmalow.
-Une rare complaisance dans la psychologie des personnages : je suis celui qui l'a ramené à la vie ouhhhhh je suis coupable , il est le seul à pouvoir le tuer , regardez le monstre a grandi ouh je suis un monstre . Ce n'est pas seulement Johan qui veut y croire (les initiés comprendront ce que je veux dire ) mais tous les personnages veulent avoir leur petit rôle dans ce drame surjoué .
des personnes faire autant de cas des noms , des livres qui apparaissent terrifiants sans qu'on nous explique en quoi . Ok coco c'est terrifiant : donne un moi un détail lovcraftien anodin qui cristallise l'horreur ! je veux pouvoir la saisir ! qu'est ce que tu me donnes à part du vent? Je n'avais pas vu ça depuis le grand dieu pan , que j'avais trouvé aussi faible sur ce point , à ceci prés que celui ci au moins choisissait clairement son camp . Celui du symbole . De plus son principe de narration était assez unique et valait la lecture pour lui seul à mon sens .
Je serais tenté de dire que c'est d'ailleurs là aussi la seule chose qui sauve monster de l'enfer sans faire de mauvais jeu de mot : l'évolution du microcosme mis au point par l'auteur et ses incidences sur la narration.
Pour faire simple choisir un des tons rend l'autre tout de suite grotesque car ils sont antynomiques : un personnage ou un élement puissamment symbolique déboulant dans un champ réaliste apparaitre caricatural , un
personnage ou un élement dit réaliste (quoi que le réalisme devient lui aussi matiére à symbolisme témoin les codes du polar hard boiled ...enfin bon je ne vais pas brouiller les cartes.) dans un champ symbolique apparaitra particuliérement incompréhensible .
* l'explication de la monstruosité et de l'excellence de johan
elle est d'une banalité à pleurer....J'ai lu pas mal de commentaires et ne croyant pas aux hypothéses de vérité caché réservés aux initiés je pense avoir fait le tour de la question . L'explication est pathétique .
-Quand à l'excellence de johan il existe de nombreuses expériences similaires à la sienne et aucune n'a donné de tels prodiges .Cela va bien au delà de la maitrise des langues et de la réussite universitaire , celà touche aux fondements mêmes de ce qui rend les hommes exceptionnels ou non : charisme , empathie , psychologie touchant au quasi pouvoir de divination , manipulation psychologique ,. Berserk et Deathnote avec Griffith et Raito posent le même genre de personnage et les campent beaucoup mieux en ne cherchant pas à l'expliquer .Ou plus exactement en cherchant quelque chose de moins tarabiscoté ils sont plus convaincants : ce qui est intelligent c'est ce qui est simple . Griffith est juste un élu au sens mystique du terme , marqué par la "causalité" pour reprendre le vocabulaire de Berserk . C'est un postulat . Ca n'est pas dérangeant dés lors. C'est même un théme classique . Raito est juste un individu extremmment doué comme il peut en surgir de temps à autre . Il n' y a pas d'explication particuliére : c'est statistique .
Alors que Monster aurait pu se retrancher derriére une des explications qui ont fait leur preuves il cherche désesperement à s'abriter derriére une explication foireuse d'expérience qui m'évoque de mauvais souvenir des séries Z des films d'horreur ou de Buffy contre les vampires....
-Quand à la monstruosité de johan
Si je compare avec des norman bates et autre les explications sont pathéthiques . Avant même l'orphelinat (qui pour le coup donnait une explication un peu plus solide) johan commence à se comporter comme ça . Donc ça doit être connecté à la maison aux roses et au livre. Merde si tous les enfants qui vivent des moments de jalousie envers leur fréres et soeurs , de doute quand à l'amour de leur parent devenaient comme ça .... Là ils nous font du symbolisme à outrance des vrais-faux secrets . C'est pas seulement johan qui veut y croire c'est l'auteur .... et pire encore il veut nous forcer à y croire.
Pour moi le mangaka a visé tout simplement trop haut . Si je compare dans le domaine des mangas au scénariste de Deathnote , je considére que ce dernier n'a fait que réemployer un canevas classique , le contrat maléfique , mais qu'il l'a employé de main de maitre . Il s'agit plus d'un film de suspense que d'un film de mystére . Il n'y a pas de mystére , mais juste un jeu dont on attend le dénouement . Du coup restant sur cette note finale de haute volée ajouté aux souvenirs de la premiére partie rend l'ensemble agréable et permet de passer sur les faiblesses de la deuxième partie .
En revanche Monster nous tient en haleine parce qu'il repose en grande partie sur les révélations . Dés lors si la lecture tient mieux la longueur, la poursuite de la vérité étant un horizon qui ne cesse de se dérober et qui nous laisse en halaine , le résultat final tout simplement médiocre rend l'ensemble du voyage particuliérement amer : tout ça par ça ! 3600 pages de lectures pour arriver à une explication aussi commune !!!
j'ai d'ailleurs trouvé un avis exactement similaire au mien
lien nemesia.joueb.com/news/82.shtml
Citation:
Trois minuscules petites lettres : FIN. Non, ce n'est pas possible ! Alors qu'aucun indice ne laissait présager un tel revirement final, qu'on ne l'avait pas envisagé une seule seconde, l'auteur a la cruauté de nous le planter là comme ça, sans aucune explication ni réponse, et de nous laisser nous débrouiller avec ! Mais quel intérêt ? Si encore il s'agissait d'une question cruciale qu'il est nécessaire de poser, mais sans y répondre... d'un élément incontournable que l'auteur ne veut pas éclaircir mais dont il veut parler... mais non ! Même pas ! C'est juste une révélation qui vient se poser là, comme ça, sans raison, sans causes ni conséquences. Juste là.
Je trouve la pilule un peu dur à avaler quand l'auteur nous a fait miroiter pendant 17 volumes des révélations terribles et surprenantes, des secrets horribles et monstrueux, qui finalement n'arrivent jamais...
En fait, j'ai eu l'impression en arrivant à la fin que l'on m'avait trompée, car toute l'histoire ne repose sur presque rien ! Un peu comme si l'auteur se contentait de nous manipuler.