Heu...
Je pense pour ma part à des titres qui peuvent paraître un peu plus "branchouille" (tout en étant très bons, pour la plupart d'entre eux en tout cas) parce que leur thématique est porteuse ou que leur traitement graphique s'apparente à une démarche d'artiste contemporain.
Au pif moi aussi, je citerais Persépolis de Marjane Satrapi pour le côté "chronique sociale en Iran par une femme s'il vous plaît"
La trilogie du Photographe qui avait fait grand bruit à sa sortie pour d'excellentes raisons
Comment oublier Bilal et Yslaire qui (à mon humble avis) n'ont plus grand chose à dire côté scénar et stagnent un peu côté graphisme. Pour ces deux auteurs, il est d'ailleurs très marrant de mettre côte à côte leurs travaux d'il y a 20 ans et ceux d'aujourd'hui
Bilal:
Yslaire:
Kabuki de David Mack pour son étonnant travail graphique et plastique et le traitement non moins étonnant qu'il réserve à une trame somme toute très classique de "rape and revenge"
Tous les travaux de Dave McKean (particulièrement lorsqu'il travaille en tandem avec Neil Gaiman), pour les mêmes raisons que ci-dessus
Pedro & Moi de Judd Winick "Vous vous rendez compte, il peut sortir qqch de bon de la télé réalité... Lisez-moi ce plaidoyer
[laborieux et lacrymal] pour la tolérance envers les malades du SIDA"
Allez, quelques mangaka pour terminer
Junko Mizuno dont le style graphique tout en rondeur acidulée contraste avec ses thèmes de prédilection qui interpelleront les férus de psychanalyse (sexualité, oralité, nourriture, horreur)
Les travaux du début de carrière de Usamaru Furuya (traduits uniquement aux USA), à l'époque où son background d'étudiant en art sautait aux yeux. La couverture du livre ci-dessous est de lui, mais il s'agit d'une anthologie présentant quelques artistes de la scène manga underground
Peut-être Suehiro Maruo, le pape de l'éro-gore dont les illustrations se vendent une fortune... mais il faut avoir l'estomac bien accroché, ce ne sont pas des livres à mettre entre toutes les mains. Voici le plus soft
Sans oublier le classique des classiques, j'ai nommé Tintin.
Mais Corto Maltese vaut bien davantage le détour.
Tout cela n'est, bien entendu, qu'une sélection subjective et un confetti parmi l'océan des possibilités.
Ma conclusion : les bobos, eux aussi, ont le droit de lire de bons trucs et de faire des faux pas par élitisme
