sauver l'orchestre d'avignon

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purplevelvet
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sauver l'orchestre d'avignon

Message par purplevelvet »

allez, un sujet pas cool... Mais qui me tient particulièrement à coeur, car c'est une fois de plus la culture qui trinque:


L'orchestre symphonique de ma ville risque d' être dissous d'ici une dizaine de jours. Pour des raisons de fric et de politique, qui seraient trop longues à détailler ici. Mettons que la sirène d'alarme a été tirée il y a déjà longtemps et que les mairies successives n'en ont rien eu à brosser, pensez donc, il est plus urgent d'organiser un concours de pétanque, ou de creuser des fausses douves aux bord des remparts de la ville.

Lla dissolution de l'orchestre serait désastreuse pour toute la région. Même si la musique symphonique ne vous concerne pas particulièrement, ce qu'il faut avoir à l'esprit, c'est que ça mettrait au chômage non seulement les musiciens, mais aussi le personnel du théatre, les techniciens, le personnel administratif, à terme, le corps de ballet, le choeur. Tous ces gens se retrouveraient au mieux intermittents du spectacle, au pire chômeurs. Dans une ville qui se clame haut et fort représentante de la culture et du spectacle vivant, et se targue d'organiser "le forum de la culture" le mois prochain.

Donc, depuis 2 semaines, la ville entière se mobilise, hier il y a eu un énorme concert avec des musiciens de la France entière. Car bien sur, ce n'est qu'une première étape vers la fermeture d'autres ensembles, des salles d'expos, de théâtres, etc.. Pour n'avoir plus qu'une culture télé? Déjà qu'on veut supprimer les matières artistiques considérées "improductives" dans le cursus scolaire.

Donc, pour essayer d'éviter ça, voila.. je vous propose une pétition, tout le monde peut la signer, il n'est pas nécessaire d'être de la région PACA :wink:
http://www.mesopinions.com/il-faut-sauv ... e59b0.html

merci de m'avoir lue, merci pour eux...
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Zéas
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Message par Zéas »

Merci de répercuter ce genre de choses ici purplevelvet et merci pour ton argumentaire de grande qualité. :)

Et signé donc.
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purplevelvet
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Message par purplevelvet »

merci, merci beaucoup ...

D'autant que je ne suis pas entrée dans les détails, mais quelques choses me hérissent vraiment le poil:


- les dépenses inconsidérées de la mairie d'Avignon pour des " clowneries". Outre l'idée aussi sotte que grenue que de mettre des douves qui n'ont aucun bien fondé, la mairesse de la ville a déclaré:
"Ce que je veux, c'est l'opéra de Sydney au sein du Grand-Avignon"
Traduction: la salle de spectacles qu'elle ambitionne de construire pile en face de la cité des Papes sera peut-être plus grande encore et plus audacieuse. Car, qu'on se le dise, il ne s'agit rien moins que de "marquer l'entrée d'Avignon dans le XXIe siècle par un geste architectural fort." "Il ne nous faut pas seulement une salle de spectacles d'une capacité d'environ 2000 places avec une belle acoustique", reprend la députée-maire. "Mon objectif, c'est à la fois de doter la ville d'un équipement à la hauteur de sa créativité et d'avoir un superbe écrin". L'île Piot est un emplacement idéal, puisque la salle se situera entre la tour Philippe Le Bel, le fort Saint-André et les remparts d'Avignon. Ce sera le symbole du Grand-Avignon et c'est la raison pour laquelle la communauté d'agglomération prendra la maîtrise d'ouvrage de cette salle". (extrait du journal La Provence du 25 septembre 2008)

Donc: on se débarrasse de l'orchestre, mais on projette une énorme salle de spectacle hors les murs, pas grave , on aura qu'a engager ponctuellement des intermittents. du foutage de gueule? oui oui, dans les grandes largeurs!

- Christine Albanel
La ^$ù$ù)=ù de ministresse va organiser un débat chez nous mi-novembre sur le thème "la culture: vecteur de développement et de richesse sociale".. Du foutage de gueule? oui, et dans les grandes largeurs ( bis).

Si l'orchestre ferme, je serais au premier rang du débat avec les tomates moisies! ( et je ne serai probablement pas isolée) :evil:
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Zéas
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Message par Zéas »

Je traduis pour ceux qui ne sont pas bilingue :
"la culture (bling-bling): vecteur de développement et de richesse sociale (pour ceux qui ont déjà les moyens)"
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purplevelvet
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Message par purplevelvet »

D'ailleurs je ne résiste pas à vous proposer le texte qui a été lu l'autre soir par l'un des directeurs de l'un des nombreux théâtres de la ville au concert de soutien à l'orchestre.

C'est un peu long, mais de temps en temps, ce genre de discours est un mal nécessaire.
Désolée si certains trouvent que c'est déplacé, mais malheureusement la politique s'insinue partout et on peut difficilement fermer les yeux ( au reste, je vais me couvrir en faisant un petit tour de passe passe: " non, ce n'est pas un pamphlet politique, c'est un texte littéraire d'un écrivain célèbre de notre langue" ;) )


Ca date de 1848... Preuve qu'il ne faut jamais cesser de se battre car rien n'est jamais acquis


Victor Hugo défend le budget de la culture

Discours prononcé en 1848 par Victor Hugo devant l'Assemblée Nationale.


« Personne plus que moi, messieurs, n'est pénétré de la nécessité, de l'urgente nécessité d'alléger le budget.

J'ai déjà voté et continuerai de voter la plupart des réductions proposées, à l'exception de celles qui me paraîtraient tarir les sources même de la vie publique et de celles qui, à côté d'une amélioration financière douteuse, me présenteraient une faute politique certaine.

C'est dans cette dernière catégorie que je range les réductions proposées par le comité des finances sur ce que j'appellerai le budget spécial des lettres, des sciences et des arts.

Que penseriez-vous, messieurs, d'un particulier qui aurait 500 francs de revenus, qui consacrerait tous les ans à sa culture intellectuelle, pour les sciences, les lettres et les arts, une somme bien modeste : 5 francs, et qui, dans un jour de réforme, voudrait économiser sur son intelligence six sous ?

Voilà, messieurs, la mesure exacte de l'économie proposée. Eh bien ! Ce que vous ne conseillez pas à un particulier, au dernier des habitants d'un pays civilisé, on ose le conseiller à la France.

Je viens de vous montrer à quel point l'économie serait petite ; je vais vous montrer maintenant combien le ravage serait grand.

Ce système d'économie ébranle d'un seul coup tout net cet ensemble d'institutions civilisatrices qui est, pour ainsi dire, la base du développement de la pensée française. Et quel moment choisit-on ? C'est ici, à mon sens, la faute politique grave que je vous signalais en commençant : quel moment choisit-on pour mettre en question toutes les institutions à la fois ?

Le moment où elles sont plus nécessaires que jamais, le moment où, loin de les restreindre, il faudrait les étendre et les élargir. Eh ! Quel est, en effet, j'en appelle à vos consciences, j'en appelle à vos sentiments à tous, quel est le grand péril de la situation actuelle ?

L'ignorance. L'ignorance encore plus que la misère. L'ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C'est à la faveur de l'ignorance que certaines doctrines fatales passent de l'esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau des multitudes. Et c'est dans un pareil moment, devant un pareil danger, qu'on songerait à attaquer, à mutiler, à ébranler toutes ces institutions qui ont pour but spécial de poursuivre, de combattre, de détruire l'ignorance.

On pourvoit à l'éclairage des villes, on allume tous les soirs, et on fait très bien, des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques ; quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire dans le monde moral et qu'il faut allumer des flambeaux dans les esprits ?

Oui, messieurs, j'y insiste. Un mal moral, un mal profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n'est autre chose que l'excès des tendances matérielles.

Et bien, comment combattre le développement des tendances matérielles ? Par le développement des tendances intellectuelles ; il faut ôter au corps et donner à l'âme. Quand je dis : il faut ôter au corps et donner à l'âme, ne vous méprenez pas sur mon sentiment. Vous me comprenez tous ; je souhaite passionnément, comme chacun de vous, l'amélioration du sort matériel des classes souffrantes ; c'est là selon moi, le grand, l'excellent progrès auquel nous devons tous tendre de tous nos voeux comme hommes et de tous nos efforts comme législateurs.

Eh bien la grande erreur de notre temps, ça a été de pencher, je dis plus, de courber l'esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.

Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser pour ainsi dire l'esprit de l'homme ; il faut, et c'est la grande mission, la mission spéciale du ministère de l'instruction publique, il faut relever l'esprit de l'homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C'est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l'homme avec lui-même et par conséquent la paix de l'homme avec la société. Pour arriver à ce but, messieurs, que faudrait-il faire ?

Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies. Il faudrait multiplier les maisons d'études où l'on médite, où l'on s'instruit, où l'on se recueille, où l'on apprend quelque chose, où l'on devient meilleur ; en un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l'esprit du peuple ; car c'est par les ténèbres qu'on le perd.

Ce résultat, vous l'aurez quand vous voudrez. Quand vous le voudrez, vous aurez en France un magnifique mouvement intellectuel ; ce mouvement, vous l'avez déjà ; il ne s'agit pas de l'utiliser et de le diriger ; il ne s'agit que de bien cultiver le sol.

L'époque où vous êtes est une époque riche et féconde ; ce ne sont pas les intelligences qui manquent, ce ne sont pas les talents, ce ne sont pas les grandes aptitudes ; ce qui manque, c'est l'impulsion sympathique, c'est l' encouragement enthousiaste d'un grand gouvernement. Je voterai contre toutes les réductions que je viens de vous signaler et qui amoindriraient l'éclat utile des lettres, des arts et des sciences. Je ne dirai plus qu'un mot aux honorables auteurs du rapport. Vous êtes tombés dans une méprise regrettable ; vous avez cru faire une économie d'argent, c'est une économie de gloire que vous faites. Je la repousse pour la dignité de la France, je la repousse pour l'honneur de la République. »
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Zéas
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Message par Zéas »

L'ignorance. L'ignorance encore plus que la misère. L'ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C'est à la faveur de l'ignorance que certaines doctrines fatales passent de l'esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau des multitudes. Et c'est dans un pareil moment, devant un pareil danger, qu'on songerait à attaquer, à mutiler, à ébranler toutes ces institutions qui ont pour but spécial de poursuivre, de combattre, de détruire l'ignorance.

On pourvoit à l'éclairage des villes, on allume tous les soirs, et on fait très bien, des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques ; quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire dans le monde moral et qu'il faut allumer des flambeaux dans les esprits ?
Alles trouvez quelqu'un à l'assemblée nationale qui vous écrive avec un tant soit peu de talent la substantifique moelle des maux de notre monde.

Merci de nous donner à lire Victor Hugo. 8) :?
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tomlameche
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Message par tomlameche »

:jap:
je n'ai pas grand chose d'autre à dire que de montrer mon accord
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Zéas
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Message par Zéas »

Salut Tom ! :wink:
J'en profite pour une petite digression concernant Victor Hugo, avec une semaine de l'excellente émission de France Culture "Les nouveaux chemins de la connaissance" consacrée à l'écrivain : http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... d=45060151
Fermeture de parenthèse.
:)
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purplevelvet
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Message par purplevelvet »

Les dernières nouvelles.. Hé bien, grâce à tout le monde, ça prend une bonne tournure, l'orchestre est maintenu aux dernières nouvelles. On ne va pas trop vite crier victoire, mais au moins, on peut espérer au moins aller jusqu'au bout de la saison symphonique.

Revue de presse minute

L’OLRAP n’est pas encore sorti de la tourmente.

"L’avenir de l'OLRAP, il en était question cet après midi en mairie d'Avignon : les quatre tutelles, la ville, la région, le département et l'état se sont engagés à sauver l'Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence qui risque la liquidation judiciaire. Selon l'administrateur, il manque plus d'un million d'euros et 36 mille euros seulement pour un expert désigné par les Prud’hommes, donc tout le monde veut y voir plus clair et demande un délai supplémentaire au Tribunal d'Avignon pour recalculer la subvention supplémentaire. Les musiciens sont plutôt optimistes ce soir, ils attendent bien sûr de savoir si le tribunal accorde ce délai supplémentaire aux tutelles, ils en parleront demain lors d’une assemblée générale." (France Bleu Vaucluse lundi 20 octobre à 18h)

L'Orchestre Régional l'Olrap est en passe d'être sauvé !

"Le 28 octobre, l'Orchestre Lyrique Région Avignon Provence (Olrap) ne devrait pas subir une liquidation judiciaire. C'est ce qui ressort du tour de table d'hier après-midi en mairie d'Avignon.

Les tutelles de l'orchestre ont tenu réunion à huis clos durant une heure trente. Le préfet du Vaucluse, Jean-Michel Drevet, le vice-président du conseil régional, Alain Hayot, le président du conseil général, Claude Haut, le directeur de la DRAC (Affaires Culturelles Régionales), François Brouat et le maire d'Avignon, Marie-Josée Roig, ont convenu d'un courrier collégial, qui devrait atterrir avant mercredi soir au tribunal de grande instance d'Avignon et qui demande que le montant du déficit soit réexaminé avec précision." (La Provence du mardi 21 octobre)

Opéra d'Avignon : l'Orchestre est sauvé
"Les quatre tutelles se sont réunies hier à l'Hôtel de ville durant deux heures, à la demande du maire d'Avignon. Marie-Josée Roig a laissé échapper pour l'avenir de l'Olrap : « Ce soir, j'ai beaucoup d'amertume ». Trois des quatre tutelles finançant l'Orchestre lyrique de région Avignon Provence ont accepté de continuer de subventionner les 45 musiciens -39 après la restructuration proposée par l'administrateur judiciaire- mais sans modifier la répartition du financement global, contrairement à la demande de Marie-Josée Roig. « C'est la ville qui va supporter les frais supplémentaires inhérents au bon fonctionnement de l'Olrap, en plus des 984 000€ et de la rallonge de 200 000€ annuels ». Avec une répartition qui reste inchangée de 33 % chacun pour la ville et l'Etat, le dernier tiers est réparti entre la région et le Département. Au pied du mur, le maire d'Avignon a accepté de sauver l'Olrap. Reste aujourd'hui à trouver de nouveaux fonds.
En attendant, un sursis a été demandé par les quatre tutelles au TGI pour déterminer le montant exact nécessaire au sauvetage de l'Olrap. La date du 28 octobre pourrait donc être prorogée."

Violetta Assier (Le Dauphiné Libéré du mardi 21 octobre)

Bon j'espère que maintenant il va y avoir une manif lors de la venue d'Albanel pour lui demander aussi de faire un petit geste...

Ah, et spécial Tomlamèche, fan de jazz si je ne confond pas: donc l'orchestre en question est dirigé depuis un an par un jeune chef américain ( j'adore sa direction, il me fait un peu penser à Léonard Bernstein animant les concerts pour les jeunes, et c'est un sacré compliment de ma part), qui n'hésite pas à programmer des choses plusoriginales qu'avant: Ives, Copland, et aussi... Duke Ellington ;)
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Zéas
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Message par Zéas »

Merci pour les nouvelles. Ca se présente bien mais c'est quand-même loin d'aller pour le mieux on dirait...

Cet exemple nous montre que le maintien de la culture est vraiment un combat permanent sur le terrain... :?
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purplevelvet
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Message par purplevelvet »

Y'a plus qu'a croiser les doigts


et hop quelques extraits vidéo du concert de soutien ( parce que quand même un orchestre à plus de 200 musiciens, c'est pas souvent.. et un boléro avec 8 caisses claires, ça dépote!), quelqu'un a eu la bonne idée de le capter. C'est même dommage qu'il faille des circonstances aussi déplorables pour organiser ce genre d'événement. :lol:
partie1:
http://www.dailymotion.com/related/x762 ... utie_music
partie2:
http://www.dailymotion.com/related/x762 ... utie_music
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