salut,
pour moi cette question c'est celle du
que faire un dimanche de beau temps au milieu de l'hiver
on à l'opportunité et en fonction du contexte des milliers de solutions s'offrent à nous.
je ne saurais faire comme ghinzdra ou les autres... assurer et assumer un choix.
si je prend watchmen par exemple...
et bien si j'ai décidé de méditer au soleil ce dimanche en question forcément watchmen va me passer au dessus...
mais si j'ai envie d'aller me ballader en forêt de découvrir l'ordre du monde platonicien sous l'apparente simplicité de la nature, alors les 3 - 4 niveaux de lectures de watchmen, sa composition picturale, sa palette à la warhol, ses dialogues tout cela va me sauter à la gorge.
en revanche si c'est le souffle de la nature qu'il me prend envie de ressentir, nul doute que taniguchi ou nausicaa viendront pointer leur nez.
et si c'est le tao qui m'interpelle, j'irais chercher bess.
même si je décide d'appeler un ami et de causer politique, je ne saurais trop où aller.
rural de davodeau pour la pertinence de la lucidité et la nécessité de militer ?
v pour vendetta, pour son cynisme kafkaien et son jusqu'au boutisme inégalé ?
(et le film si j'ai envie de rire)
ou the authority si je veux faire dans le grandiloquent
ou the fixer pour ranimer une flamme culpabilisante ?
et encore il y a de la marge et du choix derrière.
si j'ai envie de flaner de manière nostalgique, sans m'apesantir de mélancolie fastidieuse julien boisvert ou le vent dans les saules/sables me suffiront.
si je décide de tout quitter là sur le champ pour me plier au monde autant que le plier, m'y blesser, je prend pratt dans la main.
si j'ai envie d'incendier les rues d'allumer ce qui suinte des pores de la ville j'attrape mon miller.
si j'ai envie de faire un puzzle je prend les ouvrages de peeters ou autre théoricien... et je m'aperçois qu'avant de ne pas être d'accord ou d'être d'accord, il faut accepter que la qualité de tels ouvrages ce perçoit en fonction de la régularité de leur apareil logique, qu'en ce cas... pour "contredire" peeters (au pif) un point ne suffit pas, c'est tout une logique que je dois mettre en place... qu'au final cela m'aura permis "d'avancer".
si j'ai envie d'aventure intelligente, d'un méta texte sympa et de découverte je prend valérian.
si j'ai envie du plus beau trait du monde, j'ouvre un franquin au pif.
et là ... ça devient horrible.
si j'ai envie de rire je prend edika parce qu'il n'y a pas de fin
gotlib pour des éclats de rire
prado pour rires jaunes
etc
etc.
la réponse à l'air facile...
elle l'est.
surtout que d'ordinaire j'aime les listes, pour les changements qu'elles aménent, les retours, les relectures.
mais il y a peu je me suis fait "traiter" de propriétaire... c'était un compliment.
et ça m'a rappelé.
qu'avant de donner un avis (positif le plus souvent) sur le net, de tenir un propos... je m'approprier les albums.
qu'au final... traiter un album en tant qu'oeuvre, sans vouloir la déflorer mais pourtant ne pas cesser d'assouvir notre besoin de tout en connaitre... je trouvais ça irrespectueux.
mon album préféré... c'est celui que j'ai choisi à ce moment précis de relire... ou de regarder.
et là tout de suite à l'instant ça va être palooka ville.
kiss