je vais tenter d'en donner mon acceptation.
en gros,
le bourgeois il bouge pas, il n'aime pas les réforme, tout était mieux avant, le monde est une structure froide faite pour son confort.
alors que la bohème c'est vivre de l'air du temps comme dit le poète, n'avoir besoin de rien, s'intéresser à l'art plutôt qu'à ce qu'on va manger ce soir.
le bobo.
c'est donc le jeune (souvent, ou trentenaire) bourgeois oisif qui en à marre de passer pour un con... et qui (comme le dit brodie) garnit sa bibliothèque pour faire' bien, après des noms d'auteurs ( le plus à la mode possible) ou d'artistes en général pour briller.
qui va aller retaper une ferme plutôt que d'aller dans des endroits "uppé", si connaitre en langage web, avoir des idées d'avant garde et émettre des opinions contre les anti reformistes.
bref, une population de gens qui ont du fric et qui veulent le montrer de façon "culturel" et "idéologique".
après, comme il s'agit d'être à la mode et à la pointe de ce qui se fait, et donc de surnager vis à vis de la masse... il faut une dose de compassion (si on prend la défense des sans papiers et qu'on est bobo), une dose de réalisme, sans toutefois oublier d'être hautain.
pour moi c'est ce qui fait qu'arthur (le présentateur) prend des cours d'histoire de l'art... je le prend comme exemple parce qu'il est facile à saisir, mais vous l'aurez compris le bobo est plus perverse que ça.
après...
la bd est revenu dans une sphère médiatique il y a peu... poussé par un vent populaire mais aussi par un vent underground ou disons plus "artiste comtemporain" (numéro spéciaux de beaux art, publication de bd conceptuel)...
du coup, comme il est bon pour le bobo d'aller voir le dernier film d'auteur nigérien (ou le petit pays pas connu qui vous passe sous la main) en version non sous titrés lors de sa seule diffusion en france...
il est bon pour lui, d'avoir un minimum de culture "manga" et de pouvoir dire qu'il lit taniguchi...
comme le souligne brodie ce n'est pas nouveau et c'est même un stéréotype.
de tout temps certains patrons de gallerie, certains mécènes ont tenus le haut du pavé dans ce domaine...
et c'est un comportement bourgeois répandu que d'être à la pointe de ce qui se fait.
après "bobo" c'est plus subtile... (enfin, si on veut),
il ne s'agit pas comme karl lagerfeld de venir parler 1 heure dans une émission du contenu de tout ses i-pod, ça... ça fait trop riche et trop pompeux.
il s'agit de pouvoir se revendiquer d'une culture (ce qui jusque là était plus l'apanage et la "fierté" de gens de gauche pauvre) et d'idéaux à défendre.
reste que dans le fond, il y a le souci d'être bien confortable (on ne retape pas la ferme en ardéche pour en faire un camp de refugié ou pour y faire le siège d'une association)... et de pouvoir "avoir de la conversation".
du coup...
avoir lu le combat ordinaire pour connaitre la bd à la mode sur le "mal être des trentenaires", c'est idéal.
ou yslaire... aussi c'est bien... avant c'était plutôt bilal, j'ai toutefois l'impression qu'yslaire dans la bouche des gens prend sa place.
ou effectivement "le photographe" ça fait bien aussi (ça, par contre ça m'énerve de voir des gens s'en vanter sans rien connaitre sur le sujet).
ou mc cloud aussi... genre "les gens lisait mc cloud, c'est génial, ça permet de comprendre en quoi la bd est un art" ou autre image d'épinal.
(comme disait une prof à l'époque "c'est sympa, il enfonce des portes ouvertes, mais c'est sympa ça devrait être un livre scolaire")
ou gaiman et mc kean
ou quelques auteurs underground.
ça marche pour la bd...
mais aussi pour la musique (les mecs te dirons qu'ils étaient "dans les premiers" à écouter muse ou archive quand ce n'était pas encore connu) ou n'importe qu'elle forme d'art.
après il y a aussi l'aspect "mode de vie" auquel je faisais allusion, il faut parler écologie, aimer la nature, les ballades, rouler à vélo et j'en passe (faire du reiki, du "step, step..... aller les filles... step!" ou de la danse etc etc) .
bref... avoir de l'argent et pouvoir être oisif pour dire qu'il faut prendre son temps.
ce n'est pas nouveau... sauf que ça casse un peu le clivage "riche qui montrent qu'ils sont riches". "pauvres qui gueulent parce qu'ils sont pauvres".
du coup ça devient difficile à saisir.
certains bourgeois jeune et riche ne s'y reconnaissent pas... et n'ont rien à foutre de la culture ou de l'art.
certains amateur de bd vont avoir des goûts bobo, sans l'être un seul instant.
moi par exemple, je cumule déjà j'ai lu pas mal d'albums référencés "pour bobo"... c'est le mal.
et en plus vu que j'écoute manset et aime desproges, selon renaud je suis encore plus bobo que bobo.
reste que ma copine et ma banquière me demandent où est ce que j'ai planqué tout mon pognon

ce qui me gène dans cette tendance (parce qu'au final, c'est juste la tendance d'un comportement plus ancré)...
c'est qu'encore une fois on en reste à la surface des choses, ceux qui ont le plus accès à la diversité culturelle, ne serait ce que par le temps qu'ils ont à y consacré, sont ceux qui s'en moquent le plus et (surtout) qui n'y prennent qu'un plaisir superflu et facile.
d'ailleurs... je prend un exemple qui peut paraitre assez lointain mais qui me parait aussi un peu "en phase" avec cet esprit là .
j'ai pu ces dernières années voir les bibliothèques de collège, lycée et foyer des jeunes.
et bien pour le bd c'était soit achalandé par l'arrière garde des responsables... donc boule et bill, ric hochet, léonard, lucky luke...
rien de "mal" hein... juste on peu y voir des bd populaires et accès "drôle" et rien de la même époque un peu plus "sérieux" (ou un peu moins drôle comme vous voulez).
en revanche dans les responsables fraichement en poste mettaient en place des mangas, du yslaire (justement), du aire libre... et là à peine du poisson pilote et rien de franchement rigolo... des trucs assez "culturel".
au final soit la bd c'est un divertissement une récréation dans les cdi et bibliothèque, histoire de ne pas tout prendre au sérieux.
soit c'est un "pan culturel" qu'il faut prendre au sérieux et qui ne va tant rire que ça.
c'est un peu ce genre de jugement de valeur qui me gène chez les bobo (et d'autres).
bises
...